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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 19:25

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                                                                FEVRIER 2013

 

7 février 2013

Les jours se suivent et se ressemblent et mon stress monte. Nous n’avons pas de nouvelles, ce qui est normal mais l’attente est insoutenable. Ne pas savoir leur décision et surtout ne pas savoir quand la nouvelle va tomber c’est juste impossible. C’est la première fois où je ressens ce stress qui est en moi. J’ai beaucoup de mal à le canaliser et mon inquiétude se lit sur mon visage, cela est difficile à cacher.
Mes amies heureusement se relaient et sont là pour moi, que ferais-je sans elles.
Mon mari tente lui aussi de masquer son inquiétude et surtout se veut rassurant mais je sais qu’au fond de lui, il est aussi impatient.

12 février 2013

Les quinze jours sont maintenant arrivés et rien pas de nouvelles, je vérifie notre compte mail à peu prés toutes les 10 minutes, ma concentration au travail est quasi nulle et je commence à douter. Pourquoi n’avons-nous pas de nouvelles ? Peut être nous sommes nous emballés à l’issue de ce rendez-vous ? que faire ? les relancer ? c’est un choix difficile.
Avec mon mari, nous nous mettons d’accord, on est mardi et si vendredi on n’a pas de nouvelles, on les contacte.
Le soir, je reçois un appel d’un numéro étrange, d’habitude je ne décroche pas mais là je sens que je dois le faire tout de même. Et à ma grande surprise, au bout de la ligne, une des mes meilleures amies qui est en voyage en Inde m’appelle pour me demander des nouvelles. Son appel me fait si chaud au cœur, si loin de moi, elle a du sentir aussi qu’elle devait me signifier son soutien. Je n’oublierais pas de si tôt cet échange de 2 min 30. Elle me rassure comme elle peut et promet de me rappeler vendredi. Je note son numéro, c’est une carte de mobile en Inde, je devrais donc pouvoir lui envoyer les nouvelles par texto.
Ce même soir, nous recevons beaucoup de messages de soutien. Nous ne sommes pas seuls et c’est rassurant.

14 février 2013

Je ne travaille pas le matin comme tous les jeudis, j’ai quelques rendez-vous et je suis en ville, je continue de vérifier notrSmail et toujours rien.
Je passe devant un caviste et j’en profite pour acheter une petite bouteille de vin. Ben oui c’est tout de même la Saint Valentin, ne gâchons pas ce jour où on célèbre l’amour car on attend encore. Car oui je l’aime mon mari, on a traversé tellement d’épreuves.
Il est midi passé, je me prépare le repas et j’entends le facteur passer. D’habitude, je ne vais pas au courrier car je n’y prete pas attention mais bon là j’y vais, s’il y a des publicités, ça va me changer les idées. Mais non pas de publicité, en revanche une enveloppe blanche avec nos noms dessus et l’expéditeur, c’est l’OAA. Nous pensions recevoir un email et voilà un courrier.
Mon sang se fige et là je me dis oh mon dieu, c’est négatif.
Je rentre chez moi avec le courrier dans les mains, je ne fais même pas attention aux autres, j’ai les mains qui tremblent, ma respiration est saccadé et le cœur s’emballe.
J’arrive chez moi, je suis dans la cuisine et que faire ? j’ouvre, j’ouvre pas ? je ne sais plus, je ne pense plus, je suis tellement stressée.

Mais là je me dis non faut que tu saches avant de partir.
Alors ça y est je me lance, j’ouvre je déplie la lettre, c’est court et je peine à lire, j’ai les yeux embués mais je vois tout de même les mots qui changent ma vie à jamais : « la commission s’est réunie et a
émis un avis favorable ».

Je n’en reviens pas, ca y est enfin la roue a tourné, je pleure, j’ai le souffle coupé.
Ils nous proposent alors de les recontacter après mi mars pour fixer un deuxième rendez-vous. Je n’attends pas, je veux les avoir en ligne pour m’assurer que oui ca y est, on peut enfin souffler.
J’ai une dame en ligne qui me dit que l’on est sur la bonne voie mais que nous pourrions à tout moment décider de ne pas poursuivre avec eux. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que le pays pour lequel nous sommes retenus est notre pays coup de cœur et on envisage pas de pas continuer avec eux. Elle me demande la date qui est notée sur notre courrier et nous propose alors de fixer le rdv maintenant.
Je n’en reviens pas, le rendez-vous est pris et je propose juste de confirmer par mail. Il faut que l’on puisse se rendre disponible avec nos travails respectifs.
En l’espace de 15 minutes, j’appelle mon mari et quelques amies très proches. Lui est juste sous le choc, soulagé bien sur mais sous le choc, il réalise enfin tout comme moi. Il me tarde de le serrer dans mes bras ce soir. Que j’aurais aimé être avec lui en ouvrant le courrier mais bon c’est ainsi.
La journée se poursuit et j’ai encore énormément de mal à me concentrer. Le texto en Inde passe et mon amie est juste folle de joie pour nous, comme tous d’ailleurs.

15 février 2013

J’envoie le mail de confirmation du rendez-vous et les remercie de nous avoir accordé leur confiance.
Dans l’après midi, je finis tôt et j’appelle ma maman, elle n’est au courant de rien, on a voulu préserver nos familles. Elle me demande des banalités, comment on va et là elle pose la question, et alors quoi de neuf ? Je lui dis oh ça oui y a du neuf.
En 30 secondes, elle comprend que ma voix a changé et je lui explique rapidement. Elle est soulagée pour nous, elle se faisait beaucoup de soucis. Partager ceci par téléphone c’est dur mais je ne pouvais pas attendre, nous ne pourrons nous voir que le 16 mars, je ne pouvais pas attendre.
Je promets de lui donner des nouvelles. Je raccroche, un sourire béat ne quitte plus mon visage.
Le soir même, nous arrivons chez mes beaux parents. Ce weekend était planifié depuis longtemps mais le hasard a bien fait les choses. On arrive, on discute de banalités, je ne dis rien car c’est à mon mari d’aborder le sujet et là au dessert pourquoi à ce moment précis, je n’en sais rien, il leur demande si eux ont quelque chose à fêter car nous oui.
Ma belle mère n’ose pas poser la question mais elle doit lire dans nos yeux que nous sommes porteurs de bonnes nouvelles. Il leur explique rapidement, le rendez-vous, l’attente et la décision.
Ils sont très heureux pour nous et nous demandent alors pour quel pays. Et là mes yeux parlent tout seuls, elle a deviné et ne peut s’empêcher de pleurer et du coup je pleure aussi ben oui ça fait un peu beaucoup ces derniers temps.
Ils aiment aussi ce pays et savent que notre projet prend forme. Ils peuvent aussi eux commencer à se projeter. Le weekend se poursuit dans une ambiance heureuse et pleine d’avenir.
Ils ont bien compris aussi que ce n’est que le début et que nous ne sommes pas prêts de partir. Qu’importe pour eux, c’est une nouvelle étape de franchie.

Les jours se suivent et je ne saurais comment l’expliquer mais j’ai une sorte de vague à l’âme. J’ai peur aussi, peur que l’on nous réveille en disant ah désolé, on s’est trompé.
Toutes ces années où nous nous sommes rêvés parents sont encore là et j’ai un peu de mal à totalement être rassurée. On me rassure en me disant que c’est normal. Attendre aussi longtemps ce n’est pas humain et on finit par se dire que l’on y arrivera jamais.

Je prends alors le temps de me poser et surtout de ne pas devancer les étapes. Chaque chose en son temps. Il me tarde d’être à ce nouveau rendez-vous pour être à nouveau avec eux. On s’y sentait bien la dernière fois. Et j’ai surtout hâte de connaître la suite et surtout avoir une idée des délais.

En échangeant beaucoup je fais des rencontres et lors d’un email je compare ce que nous vivons à une grossesse et c’est tout à fait ça. Le rendez-vous, c’est le test ; le courrier, c’est le premier test
sanguin et la confirmation de la grossesse : notre prochain rendez-vous, ce sera la première écho et enfin le dépôt du dossier, ce sera la déclaration de grossesse.
Finalement, cet enfant, je le porte déjà, il est dans notre cœur depuis longtemps, la grossesse a démarré et je vais juste avoir une gestation un peu plus longue que la normale.

22 février 2013

On est vendredi et c’est le jour des permanences à EFA. J’arrive sereine, tout a changé maintenant. Quelques sourires des embrassades et la permanence commence. Comme à chaque fois, nous faisons un tour de table pour nous présenter et donner notre avancée dans le parcours. C’est mon tour et dans ma voix l’émotion prend le dessus et j’annonce la bonne nouvelle. Tout le monde est heureux, cependant ceci est de courte durée, un couple est là en face de moi et eux ne reçoivent que des retours négatifs des OAA. Je ne peux m’empêcher de me mettre à leur place quelques mois auparavant et leur détresse me fait mal pour eux.
On reste longtemps comme à chaque fois à parler échanger, essayer de réconforter mais moi je sais que dans ces moments là, on veut juste laisser sa peine venir.
Cette soirée m’aura beaucoup marqué, tant d’injustices règnent dans ce domaine.

Le mois qui s’écoule est tellement plus facile, oui on attend ce rendez-vous mais ce n’est plus pareil, je mets néanmoins beaucoup de temps à me faire à l’idée que enfin la roue a tourné et nous pouvons
enfin nous projeter.
J’en profite aussi pour tirer un trait sur notre passé de PMA. Je met tout ce qui s’y réfère dans une boite (écho, prise de sang, suivi de FIV, bref tout même les livres que nous avions acheté lors de ma
grossesse). Elle est là cette boite dans le placard mais plus sous nos yeux. Ce chapitre est maintenant fini, on vit maintenant autre chose.
Il m’aura fallu 2 ans et même plus pour faire le deuil de cette grossesse. C’est fou tout de même.

 

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